Entourées de leur mère, quatre femmes nous parlent d’elles. 1979 : le jour de ses dix-huit ans, Amy a assassiné toute sa famille dans la maison de sa tante, à Bay City, au Michigan. 1992 : pendant les années sida, une femme se souvient des morts que la vie lui a ravis, et qui s’appellent tous . Hervé. 2015 : une troisième raconte son amour et sa haine pour sa mère récemment disparue. 2023 : une romancière réfléchit sur son œuvre et la littérature. Elles sont furibondes, déchirées, injustes, cyniques, révoltées, mais elles sont surtout lucides, intelligentes, attachantes, généreuses, spirituelles et amusantes. Au fil de la pièce, leurs réflexions s’entrecroisent. Les décennies et les événements se superposent : célébrations américaines du 4 juillet, nuits blanches au Village, soirées cinéma au Complexe Desjardins, hotdog steamés en regardant La Souris Verte. Les univers entrent en dialogue. Les ciels de Montréal, d’Auschwitz, de Bay City et de Bénarès s’embrasent en un seul feu. Les spectres s’infiltrent dans les jardins des vivants qui louvoient entre le réel et l’irréel. Inspiré par l’univers de Catherine Mavrikakis, cette romancière éblouissante, Pierre Yves Lemieux sublime les passions, tant par la structure que par le contenu. Le Ciel est une belle ordure aborde le deuil, les années Sida, les trésors du Kresge, le meurtre d’une famille, la bisexualité chez Proust, la voix obsédante des morts, la beauté de la rose et la résilience du chiendent. Bref, de toutes ces grandes et petites choses émerge la puissance de la vie.
Distribution : Sophie Faucher, Catherine Proulx-Lemay, Pascale Desrochers, Sylvie De Morais Nogueira, Lou Vincent-Desrosiers
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- Yes
