Critique de Éric Parazelli (Voir 2003)

Debout est exactement le genre de disque qui redonne espoir. L’espoir que malgré un acharnement discret et d’autant plus admirable (plus de 15 ans au service de la musique), des musiciens comme Éric Goulet et sa bande puissent encore nous surprendre par une puissance créatrice qui semble intarissable. Replongeant avec finesse dans les ambiances sombres mais caressantes de La Nuit dérobée, Debout étonne surtout par ce retour savamment dosé à un rock plus énergique (voir les irrésistibles L’Attaque, Le Risque de l’habitude et Avoir ce qu’il faut) et par cette plume, plus touchante que jamais, que Goulet trempe dans l’encre noire de la solitude, des amours déçues et de la douleur existentielle, et qui se manifeste chez l’auditeur sensible par une rafale de frissons incontrôlables. Peut-être le disque le plus solide de la formation canine et certainement le plus achevé de la mouture québécoise 2003 jusqu’ici. À en japper de bonheur!